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Les Aventures de Del Golpe
5 septembre 2012

Prologue

Ibiza...Une ïle des Baléares ? Pas simplement : Ibiza est un mythe, une marque, une institution à la manière de St Tropez.  Il suffit d’évoquer son nom pour faire venir en vous des images de liberté, de fêtes sans limite où les drogues sont légions

L’île a souvent été un lieu sans ressources, délaissée par l’Espagne jusqu’au jour où la manne touristique a fait prendre un autre tournant à ce paysage. A la manière de la Costa brava, la côte fut bétonnée ne laissant peu de traces du caractère idyllique de ce lieu (on verra plus tard qu’il reste heureusement quelques endroits naturels préservés).

Mais on peut se demander comment est né le mythe autour d’Ibiza. La réponse est incertaine, les explications nombreuses. Tout commença dans les années 60-70 où Ibiza devient le lieu d’exil de nombreux hippies, beatniks d’Europe, des Etats-unies mais aussi de nombreux intellectuels à la recherche d’une vie authentique où la liberté prime. C’est ainsi que va naître une microsociété où l’unique objectif est l’assouvissement des plaisirs, objectif renforcé par le caractère utopique que peut donner une île. Les premiers clubs apparaissent dans les années 70 : le KMU (qui deviendra plus tard l’actuel Privilège, le plus grand club du monde par sa capacité de 10000 personnes),l’Amnesia  et le Pacha ouvreront au début des années 70. Le mythe est en marche !

Pourtant il faudra attendre la fin des années 80 pour qu’Ibiza devienne ce qu’elle est aujourd’hui à savoir une île de fête sans limites. Son développement est intimement lié à une autre histoire qui va marquer celle de la musique : celle de la House et de la Techno.

 A la fin des années 70, la Disco s’essouffle. Dans les quartiers pauvres de Détroit, une nouvelle musique naît : elle est brute, essentiellement rythmique, crée par une minorité pour une minorité : la Techno. En parallèle la House apparait à Chicago. Et pourtant ces deux musiques restent dans l’ombre de nombreuses années : seule une minorité ethnique noire et une population gay dansent sur ces beat accrocheurs. Et un jour tout va basculer : les « blancs »  s’intéressent à cette musique un peu plus tard. Et pour cause. L’ecstasy apparait vers le milieu des années 80 : Elle devient alors l’essence même des raveurs. L’euphorie s’empare chez les jeunes anglais, qui touche peu à peu toute l’Europe. Il faut alors fournir de nouvelles sonorités pour que le trip soit total : ce seront les années ACID.  Mais cette frénésie autour de cette nouvelle substance  entraîne un déchainement de répression de la part des autorités qui vont tout faire pour interdire les raves. Les organisateurs usent alors de multiples ruses pour détourner la vigilance des forces de police. Ce jeu du chat et de la souris ne dure qu’un temps.  Les autorités finiront par tuer le phénomène rave.

 Un autre phénomène apparaîtra alors : l’émergence des clubs. C’est ainsi le début de l’ère clubbing en Angleterre, à Ibiza puis petit à petit dans toute l’Europe. Les anglais envahissent l’île à coup de charters. Les promoteurs de soirées sont anglais et les djs aussi principalement. Un seul mot d’ordre : la fête, le sexe et les drogues. Les clubs s’adaptent : le space ouvre ainsi ses portes le matin quand les autres clubs ferment les leurs. La fête est intemporelle, continue, excessive. Les consommations de drogues explosent. Une véritable industrie du plaisir ! Les autorités veulent alors changer l’image sulfureuse de cette île et veut transformer cette destination de débauche en lieu de vacances familiales. C’est la fin des after, les heures d’ouvertures des clubs deviennent réglementées. Beaucoup croient alors que c’est la fin d’Ibiza.  Mais il n’en est rien. Ibiza restera toujours Ibiza, un lieu où des gens du monde entier viennent sous une seule bannière : celle du plaisir, de la fête, de la musique. Le mythe d’Ibiza n’est pas prêt de s’éteindre!

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